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Je suis un ennemi, qu'il faut qu'on appréhende ;

Ma mort vous peut sauver, et je vous la demande.

OROSMANE

Non, non, ce repentir, nous satisfait assez :

Il efface mon fils, tous vos crimes passés,

Nous voulons partager, l'ennui qui vous oppresse ; [1860]

Nous vous aimons encore, avec tant de tendresse...

TIRIDATE

               Il interrompt son beau-père.

Quoi, peut-on oublier les fautes que je fis ?

OROSMANE

Oui, vous êtes leur frère, et vous êtes mon fils.

TIRIDATE

Mon crime en est plus grand !

OROSMANE

Mais ce rang nous oblige

À soulager l'excès du mal qui vous afflige ; [1865]

               Ils s'embrassent.

De grâce embrassez-nous, et faisons désormais,

Que ce dur souvenir ne revienne jamais.

TIRIDATE

Ô clemence infinie !

OROSMANE

Ô joie incomparable !