C'est moi que ta colère attaque avec raison ;
C'est de moi seul que vient la lettre, et le poison : [1715]
Oui, oui, crois si tu veux, qu'on en veut à ta vie.
POLIXENE
Regardez vous ma gloire avec un oeil d'envie ?
Si je perds le respect, j'en demande pardon ;
Mais seigneur, vous savez que ce funeste don,
Fut envoyé par moi ; qui dois être punie, [1720]
Si la justice règne, avec la tyrannie.
Oui monstre, oui c'est moi, qui veux quitter le jour,
Afin de ne voir plus ton illicite amour :
Tu m'aimes, je te haï ; tu me suis, je t'abhorre,
Je mangerais ton coeur ; en veux-tu plus encore ? [1725]
TIRIDATE
Ha ! C'est trop endurer !
ORMÈNE
Elle se met à genoux.
Seigneur apaisez vous !
S'il faut une victime, au feu de ce courroux,
N'en cherchez point ailleurs, la voici toute prête :
Sauvez-les de la foudre, et frappez en ma tête :