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pas sans prison d’abord, car tel est le premier geste des agents célestes, et une forte amende ensuite. Pendant qu’il serait incarcéré, Salbris espérait avoir le temps de disparaître. Le renseignement du Parigot était précieux. Aussi, quand la douane monta à bord, se fit-il reconnaître de l’agent et signala-t-il le sieur Hofer.

« De l’opium !… Votre cas est bon. »

« Sans que cela paraisse provenir de ma source, fouillez cet homme au débarquement et remettez-le aux autorités chinoises. Il a de l’opium. »

Enchanté de cette révélation qui lui permettrait de se signaler par son zèle et par sa perspicacité, qui pourrait même lui valoir une gratification, l’employé sourit joyeusement.

Le bateau était à quai, et la santé avait déclaré libre pratique. Hermann Hofer débarqua. Le douanier, qui ne le perdait pas du regard, toucha le quai sur ses talons et l’appréhenda brusquement.

« Entrez au poste ! » ordonna-t-il.

Un peu surpris, mais ne se jugeant nullement en contravention, l’Allemand obtempéra à l’ordre de l’autorité en fidèle esclave de toute discipline. Quelle ne fut pas sa stupeur, en se voyant encadré d’hommes de police, lorsque le douanier retira de ses poches le pot délictueux !

« De l’opium !… Votre cas est bon. »

Hermann Hofer bondit… Lui ! de l’opium ? C’était impossible ! Jamais il n’avait tâté de la drogue maudite et encore moins en avait possédé. Mais en dépit de ses