« Sur la droite ! le dirigeable japonais… Il va nous couper la route ! »
Salbris sourit :
« Nous marchons mieux que lui et pourrions l’éviter ; mais mon oiseau veut faire sentir son bec à ce mastodonte. Nous allons en délivrer nos assiégés. Cherche dans la boîte à ta droite… Vois-tu des fusées ?
— Oui, deux ! répondit le capitaine.
— Nous allons monter au-dessus de lui ; il s’agit de l’atteindre avec une d’elles. Tiens-toi prêt et vise bien ! »
Sous l’impulsion du gouvernail de profondeur, l’aéroplane s’éleva, tel le faucon avant de fondre sur sa proie. Le dirigeable se délesta pour déjouer sa manœuvre ; mais la souplesse du flyer l’avait déjà amené au-dessus de son ennemi.
« Va ! » cria Salbris.
La fusée enflammée descendit rapide, mais rasa la masse sans l’atteindre.
« C’est à recommencer, déclara Salbris ; tant pis pour le remous de l’explosion, nous passerons plus près. Il ne nous reste qu’un projectile ; il faut qu’il porte.
— Mais, objecta le capitaine, nous y resterons… Et notre entrée à Cao-Bang est encore plus importante que la destruction de l’engin ennemi.
— Nous n’y resterons pas ! riposta l’aviateur. Je vais passer à toute vitesse, notre élan nous aura déjà empor-