fût, un vieux colonial. Certes, il avait eu joie à revivre quelques mois de congé sur le sol de la mère patrie ; mais sa vie était dorénavant liée à cette terre d’Orient où le sort avait fait aborder, voici dix ans, son père ruiné et qui, à cinquante ans, s’était trouvé le courage de s’expatrier pour refaire la fortune des siens et avait eu la satisfaction d’y parvenir. Il dormait maintenant dans le sol de cette Chine qui garde si pieusement le culte des ancêtres, et son fils, entré sur les conseils paternels dans l’administration internationale des douanes chinoises, ne pouvait songer à l’abandon d’une carrière lucrative qui l’enracinait au pays hospitalier à son père et où reposaient ses reliques.
Le séjour en France du jeune homme avait coïncidé avec les manifestations sportives de cette science nouvelle de l’aviation, pour laquelle Roland s’était depuis quelques années passionné. Avec fièvre, il avait assisté aux grandes journées au cours desquelles les hardis pionniers de la locomotion aérienne l’avaient émerveillé par leurs prouesses. Dès lors il n’avait eu de cesse qu’il ne se fût initié aux données de ce problème, que lui permettaient d’approfondir de fortes études scientifiques. Au moment où son père avait émigré, Roland préparait, à Brest où il résidait, les examens de l’École navale.
Non content d’aller sur les brisées de ses devanciers, Salbris avait tenu à faire œuvre personnelle. Il rapportait, démonté dans plusieurs caisses, un modèle d’aéroplane et