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souvenir

Il s’arrête ailleurs en face d’un arbre géant qui s’est effondré sur lui-même.

Le chant d’une fauvette, le murmure d’une source, une harmonie éolienne, puis le silence… le silence immuable comme la Divinité…

S’il est malheureux, orageusement balloté par les vagues de l’amertume, l’homme veut se souvenir.

Il y a là sous les cendres d’antan une étincelle qui lui garde un éblouissement, une flamme qui promet de l’embraser.

Laissez moi, laissez moi m’enfoncer à jamais dans les régions silencieuses de mon âme.

J’y cherche le souvenir, comme j’ai cherché le silence de la forêt, quand la