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fantaisies littéraires

Le silence de la forêt a quelque chose de la grandeur de Dieu.

La voix des arbres est tantôt douce, tantôt sévère, tantôt formidable comme le tumulte.

On revient de la forêt comme on revient de la prière, plus consolé, moins fatigué du poids de la vie.

L’homme qui tombe de lassitude va chercher dans la forêt, la pierre où il aime reposer sa tête brûlante.

Quand il s’est couché là, sous la sombre verdure, sa pensée flotte mollement comme un rêve à travers l’immensité des solitudes.

Il va dans le silence des bois, froissant ici un lit de feuilles qui jonchent la terre humide, là un rameau qui vient de perdre sa sève.