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souvenir

Il est bien loin ce temps-là qui m’a fait vieux ; mais je puis refouler l’infortune des âges, et retrouver l’endroit perdu des brumes du temps qui n’est plus, où mon cœur sentit s’oublier les heures.

Nous avons tous pénétré dans une forêt.

Nous en avons sondé les mystérieuses profondeurs.

Que ne dit pas la forêt, ce temple majestueux où s’est retiré le silence, pour qu’on aille à lui comme à Dieu dans son sanctuaire !

Il existe dans le silence de la forêt une analogie frappante avec le souvenir de l’âme, cette autre forêt aux feuilles jaunies, aux branches desséchées, aux tiges flétries.