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fantaisies littéraires

Je ne sais trop qui écrivit un jour, ces paroles empreintes d’une mélancolie suave :

« Comme on s’attache aux choses qui nous entourent, et comme la vue d’une pelouse, d’une allée de forêt, d’un coin de bois, rappelle au cœur toute une gamme de souvenirs gais ou tristes ! »

Je bénis Dieu de pouvoir reconstituer dans ma mémoire, ces collines, ces prés souriants, ces pampres qui se jouaient sur la véranda,


« Et ces pas argentins sur le sable muet,
Ces sentiers amoureux remplis de causeries, »


ces étapes fréquentes sous le grand pin, d’où nous regardions tous deux couler les flots du grand fleuve, sans songer qu’avec l’onde fugitive, s’évanouissaient aussi les enivrements de notre bonheur.