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fantaisies littéraires

folies d’un monde qui ne comprenait rien à notre félicité.

Il était là le beau grand arbre, drapé dans sa majesté, debout sur les bords de cet océan de poésie rurale, où nous venions si souvent tous deux…

Le grand pin, ce confident séculaire de tant d’épanchements, ce témoin de tant d’amours, de tant d’illusions, de tant de tristesses, de tant de larmes qui tombaient mélancoliquement à ses pieds…

Le bruissement de son feuillage était doux comme le langage de deux âmes qui s’entendent.

Il s’inclinait à peine au souffle qui passait comme s’il avait eu peur de remuer les confidences dont il était chargé.

Tout en bas, le grand fleuve roulait