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folle

Bientôt nous fûmes entourés de ténèbres ; quelques pâles étoiles qui s’allumaient au firmament avaient l’air de verser en hésitant leur timide clarté.

Nous n’étions qu’à deux longueurs de rame du rivage.

La mer baissait toujours.

Nous touchâmes enfin au petit port qui nous avait vus quelques instants auparavant.

L’ascension de la falaise qu’il nous restait à gravir fut lente.

De chaque côté de la route, les arbres semblaient tendre vers nous leurs bras amaigris.

Il faisait une de ces nuits tièdes, très sombres, presque effrayantes, où les forêts revêtent les formes les plus bizarres, où le plus léger souffle se traîne comme