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fantaisies littéraires

ment de mon habitation. Un commerce aimable s’était de suite établi entre eux et moi. Nous en étions je crois à notre vingtième voyage. La camaraderie la plus intime nous réunissait souvent. Cela leur faisait oublier un peu les souvenirs de la patrie, et me donnait, à moi, une occasion nouvelle d’entendre avidement ce beau langage dont nous avons si religieusement conservé la lettre, mais dont le mélodieux accent nous échappe au milieu des idiômes étrangers qui cherchent incessamment à l’absorber.

Nous avions vu tomber le soleil ; le crépuscule en adoucissait graduellement les reflets encore éblouissants. Les dernières teintes des paysages qui nous environnaient commençaient à se perdre dans la pénombre.