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ce que c’est qu’une mère

Non, jamais elle n’eut arraché au livre de sa jeunesse, une de ses pages d’inaltérable sérénité, pour la jeter au vent brûlant des préjugés du monde…

Le monde, hélas ! au lieu de briser des existences qui s’appellent, au lieu de combiner d’exécrables alliances, devrait bien plutôt apporter un peu de consolation aux foyers où sont entrés la déception, le dégoût, la désillusion, la haine et trop souvent l’adultère.

Léontine abhorrait le monde ; elle avait appris à planer au-dessus de ses scandaleux agissements, et lorsque Dieu vit qu’il était temps d’appeler à lui cette vierge selon sa volonté, elle n’éprouva qu’un regret, celui de ne pouvoir s’envoler au ciel avec ceux qui lui étaient chers.