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fantaisies littéraires

beau de cette beauté morale, qui fait que l’on oublie dans l’homme sa déchéance ; Léontine l’avait aimé sans se demander s’il était favori de l’opulence ou paria de la fortune, parce qu’elle obéissait à une inclination de son cœur. Quand elle avait appris du jeune homme que son heure n’était pas venue de se frayer un chemin à travers les égoïsmes de la société, elle avait dit : « j’aime, j’attendrai. »

L’amour n’est pas une dérision ; il a été mis au cœur de l’homme par Dieu lui-même, et ceux-là dont le cynisme glacé cherche à en étouffer les sublimes manifestations, sont maudits, parce qu’ils entravent la plus grande loi morale de l’humanité.

Léontine priait, espérait et aimait.