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fantaisies littéraires

Le soleil, dont les rayons avaient été interceptés par d’énormes nuages, pareils à de vastes lambeaux de draps mortuaires, s’étalait avec majesté !

Il s’était baissé jusqu’à l’ouverture du passage d’arbres. On eut dit l’œil d’un titan y plongeant un regard.

Je parcourus d’un pas rapide, l’enthousiasme au cœur, l’espace enflammé qui me séparait de mon poste ordinaire d’observation.

Le fleuve coulait silencieusement. Un souffle à peine sensible en ridait les flots qui avaient l’air d’envoyer au soleil une infinité de sourires que le grand astre se plaisait à iriser.

Il me semblait que toute la poésie des Orientales tenait dans ma tête. Au fond de mon imagination, ces vers du