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Gabrielle, qui n’a pas vu tout le manège de son mari, tournée qu’elle est vers l’avant-scène gauche, au bout de six ou sept secondes, étonnée de ne plus entendre le général, se retournant de son côté.

Ah ! mon Dieu !… le général ! vois donc !…

Tout en parlant, instinctivement, elle s’est élancée vers le général.
Petypon, sans se retourner.

Quoi ?

Gabrielle, à peine a-t-elle touché l’épaule du général, recevant la commotion.

Ah !

Elle reste figée, le sourire aux lèvres, la main gauche sur l’épaule du général, la droite en l’air, le corps bien face au public. Un temps de quatre ou cinq secondes.
Petypon, sans se retourner.

Eh ben ! quoi ? que je voie quoi ? (N’obtenant pas de réponse, il se retourne et apercevant sa femme en état d’extase.) Gabrielle ! qu’est-ce que tu fais ?

Il se précipite vers elle, instinctivement lui aussi, l’attrape par le bras, et, subissant le fluide, glisse à terre par la force de l’élan, et reste figé sur place, les jambes allongées parallèlement à la rampe, la main gauche tenant toujours le bras de sa femme ; la main droite appuyée à terre. Huit ou neuf secondes se passent ainsi. Se baser pour cela sur l’intensité et la durée de l’effet, attendre le descrescendo du rire.