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Petypon, devant le canapé, l’air contrit.

Je vous demande pardon, mon oncle ! mais sur le moment, n’est-ce pas ?… Après ce qui s’est passé !… un mouvement de révolte !…

Le Général, presque crié, comme s’il parlait à un sourd.

Mais puisque je te dis qu’il ne s’est rien passé !

Petypon.

Oui, vous avez raison, mon oncle, appelez-la donc et que tout soit fini !

Le Général, lui tapant amicalement sur l’épaule.

À la bonne heure ! Voilà qui est bien parlé.

Petypon.

Oui !

Petypon, avec la moue d’un homme très ému, regarde le général, en le remerciant de la tête, puis brusquement, comme obéissant à l’élan de son cœur, lui tend la main droite.
Le Général, lui serrant énergiquement la main de sa main droite.

Mais, dame, voyons ! (Il fait mine de remonter vers la porte du fond. Petypon, qui n’a pas lâché sa main, le tire à lui. Le Général, ramené contre Petypon.) Qu’est-ce qu’il y a ? (Petypon, sans lâcher la main du général, tend sa main gauche, par-dessus son poignet droit. Le Général, regardant la nouvelle main qu’il lui tend.) Ah ! (Il lâche la main droite de Petypon, et de sa main gauche lui serre la main gauche.) Mais oui, oui ! (Il fait de nouveau volte-face pour s’en aller, mais Petypon, qui ne l’a pas lâché, le ramène à lui comme précédemment et lui tend sa main droite par-dessus sa main gauche. Le Général regarde cette troisième main, étonné, puis.) Y en a plus ?