Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Général, frappant la table d’un violent coup du plat de la main, ce qui arrête net l’élan de Gabrielle.

Ah ! je vous en prie, madame ! Après ce qui s’est passé entre nous !…

Gabrielle, minaudant.

Quoi, général, vous y pensez encore ?

Le Général.

Comment, si j’y pense !… Ma parole, vous ne me paraissez pas avoir la moindre conscience de la gravité de vos actes.

Il descend un peu à droite.
Gabrielle, de même.

Oh ! si, mon oncle !

Le Général, se retournant et flanquant une nouvelle tape sur le coin de la table.

Ah ! et puis, ne m’appelez pas « mon oncle » ! (Un temps.) Appelez-moi « général ».

Il s’assied dans le fauteuil à droite de la table et face à elle.
Gabrielle, de même.

Quoi ? vous ne voulez pas que je sois votre nièce ?

Le Général.

Non !… (Prononcer « nan ».) Avant l’incident, j’ai bien voulu me prêter !… mais maintenant !…

Gabrielle, au milieu.

Vous êtes donc intraitable ! Ah ! si vous saviez combien je regrette ce qui s’est passé.

Le Général.

Il est bien temps, madame !