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Mongicourt, revenant à Petypon.

Comment ! tu le savais ?

Petypon.

Mais, voilà une heure qu’elle est ici ! Ce que j’ai eu de la peine à m’en débarrasser !

Mongicourt.

J’en ai eu le pressentiment ! C’est fait, alors ? Ah ! tant mieux !… (S’épongeant le front avec un mouchoir.) Mais, n’est-ce pas, je ne savais pas, moi ! Quand j’ai appris que ta femme partait, je me suis dit : « Il faut que j’aille prévenir Petypon ! » J’ai couru à la gare ; j’ai demandé à quelle heure le premier train ; j’ai sauté dedans, en me disant : « Ça y est. J’arriverai avant elle ! » Malheureusement, je n’ai pas réfléchi que le premier train était un omnibus, tandis que le second était un express ; de sorte que c’est le second qui arrivait le premier ! Comme dans l’Évangile : « les premiers seront les derniers ! »

Petypon.

Ah ! non ! pas de mots, hein ? je t’en prie !

Mongicourt.

Enfin, puisque tout s’est bien passé !…

Petypon.

Comment, « tout s’est bien passé ! » Et la Môme que tu oublies ! qui fait pataquès sur pataquès ! Ah ! il n’y a que toi qui puisses me tirer de là ! Va trouver le général ; dis-lui que tu es venu me chercher pour une opération qui ne souffre aucun