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Corignon, haussant les épaules en remontant vers le fond.

Ah ! si tu crois qu’elle m’aime ! (La main dans la direction par laquelle Clémentine est sortie, et comme s’il l’indiquait.) Elle m’épouse comme elle en épouserait un autre !… parce que son oncle lui a dit !

La Môme, bien catégorique.

Ça… c’est vrai.

Corignon, ahuri, se retourne à blanc, puis.

Comment le sais-tu ?

La Môme, avec un sourire très aimable.

Elle me l’a dit.

Corignon, vexé.

C’est charmant !

Il redescend.
La Môme.

Je lui ai demandé si elle avait de l’amour pour toi, elle m’a répondu : (L’imitant.) « Mais non ! l’amour ne doit exister que dans le mariage ! Et comme je ne suis pas encore mariée !… Eh ! allez donc ! c’est pas mon père ! »

Corignon.

Est-elle bête !

La Môme, avec une petite inclination de la tête.

Ah ben !… tu es bien le premier mari qui aura reproché de pareils principes à sa femme !

Corignon.

Non, je te demande : quel bonheur peut-on espérer d’un mariage où il n’entre d’amour ni d’un côté ni de l’autre ?…