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La Môme, à Petypon.

Zut ! (Aux danseurs.) Vous avez l’air d’être en visite… Vous n’avez pas avalé votre parapluie ?

Petypon, sur les charbons, à la Môme.

Je t’en prie ! pas de commentaires !

La Môme.

Quoi ? on ne peut plus parler ! Oh ! ce qu’ils sont mous ! Aïe donc, là !… Oh ! non, ce tas de ballots ! (N’y tenant plus, à la duchesse.) Tenez, continuez toute seule ! Voir des choses pareilles !…

Elle s’élance vers le quadrille.
Petypon, la rattrapant par sa jupe.

J’ t’en prie ! Je t’en prie !

La Môme, lui faisant lâcher prise d’un coup sec sur sa jupe.

Fiche-moi la paix !

Elle a bondi au milieu du quadrille, en séparant brusquement le sous-préfet de Clémentine, et exécute, jusqu’à la fin de la figure, un cavalier seul échevelé à la manière des bals publics.
Tous, cloués sur place.

Oh !

Petypon, s’élevant (1) instinctivement vers la Môme (2) et, de ses deux mains écartant les basques de son habit pour se faire plus large, essayant de lui faire un paravent de son dos, tout en suivant malgré lui les pas de la Môme.

Assez ! chose ! euh ! ma femme !… Je t’en prie ! assez ! assez !

À ce moment, sur la dernière note de la figure, la Môme a pivoté dos au public et, d’une envolée, rejetant ses jupes par dessus sa tête, remonte ainsi vers le fond, au grand scandale de toute l’assistance.