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La Duchesse, qui s’est levée, descendant (1) devant le coin gauche du piano, à la Môme (3) par-dessus Petypon (2) affalé sur une chaise dans le cintre du piano.

Ah ! madame, je ne saurais vous dire l’émotion délicate que vous m’avez fait éprouver !… Ce cantique… est vraiment touchant !… C’est vrai : cet homme qui n’a qu’une marmite pour toute batterie de cuisine !… et qui l’offre en ex-voto sur l’autel de Saint-Lazare !

La Môme, (3) sur un ton de moquerie contenue.

N’est-ce pas, madame la duchesse ?

La Duchesse.

C’est émouvant dans sa simplicité !… Seulement, il y a une chose qui me chiffonne dans la chanson !

La Môme (3).

Ah ?… Quoi donc ?

Les invités curieusement se rapprochent un peu.
La Duchesse.

C’est ceci, voilà un homme qui fait l’offrande de sa marmite ; et il dit que pour la remplacer il va chercher… une peau !

La Môme, qui ne voit pas où la duchesse veut en venir.

Eh ! ben ?

La Duchesse.

Eh bien ! c’est un pot qu’il devrait dire !

La Môme, n’en croyant pas ses oreilles.

Hein !…

Approbation des invités : « Mais oui, c’est juste !… c’est que c’est vrai !… Elle a raison !… » Les officiers, qui eux sont à la « coule », remontent en riant.