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vu faire aux autres.) Eh ! allez donc ! C’est pas mon père ! (À part.) Puisque c’est l’usage !

Chuchotements parmi les hommes : « Hein ! vous voyez ?… Vous avez vu ?… Hein ?… la Parisienne !… etc. »
Madame Hautignol.

En tout cas nous lui avons montré que nous étions à la hauteur !…

La Duchesse, de l’autre côté de la chaise, à Gabrielle avec un joli sourire.

Excusez-moi, madame ! mais mon vieil âge ne me permet pas d’être dans le mouvement.

Gabrielle.

Mais comment donc !

La Duchesse, pinçant du bout des doigts un pli de sa robe à hauteur du genou de façon à découvrir juste le haut du pied, esquisse, en la soulevant à peine de terre, un discret rond de jambe.

Eh ! allez donc ! (Avec une révérence de menuet.) C’est pas mon père !

Gabrielle, maintenant.

C’est ça, madame, c’est ça ! (Au général qui s’est effacé pour livrer passage à la duchesse, laquelle va s’asseoir sur la bergère de droite.) Et maintenant ne vous occupez plus de rien ! je me charge de tout !

Le Général, étonné.

Ah ?

Gabrielle, passant successivement — et en commençant par la gauche — d’une dame à l’autre, et chaque fois avec des petits trémoussements de la croupe.

Asseyez-vous, je vous en prie, mesdames !…