Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Môme, brusquement, le tournant face à elle.

J’ai un béguin pour toi, tu sais ?

Le Duc (1), bien stupide.

Ah ?

La Môme, pressante, et sans lâcher la main du duc.

Tu viendras me voir à Paris ?

Le Duc.

Mais… votre mari ?

La Môme, lui prenant les deux mains et gagnant à reculons jusqu’à la chaise face à la bergère.

Il ne sera pas là ; ne t’occupe pas de lui ! Tu viendras ? (Après s’être assise.) C’est très chic chez moi, tu sais !…

Le Duc.

Ah ?

La Môme, d’un mouvement sec, attirant brusquement le duc sur ses genoux. Elle, face au public, lui, dos côté cour.

Ouh ! le petit Ziriguy à sa Momôme ! (Elle lui a passé le bras droit autour des jambes, le bras gauche autour du corps, la main tenant le biceps, et le berce comme une nourrice.) On n’est pas bien comme ça ?

Le Duc, gigotant joyeusement des deux jambes tendues.

Oh ! si !

La Môme.

Mais, embrasse-moi donc, grand nigaud !

Le Duc, tout excité, complètement déniaisé.

Ah !… madame !

Il l’embrasse goulûment dans le cou.