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L’Abbé, au comble de l’émotion.

Ah ! général… mon émotion !… Je ne sais comment vous dire !… Laissez-moi vous embrasser !

Le Général, ouvrant ses bras.

Allez-y l’abbé !… (Arrêtant l’élan de l’abbé.) Ah ! je ne vous dis pas que ça vaudra une jolie femme ! mais pour un ecclésiastique, n’est-ce pas ?… Sur mes joues, l’abbé !

Tous les officiers, pendant l’accolade, claironnant l’air « Au Drapeau ».
Tarata ta taire, etc.


Tout le monde applaudit des mains.

« Bravo ! bravo ! »

Le Général, la cérémonie terminée, remet la gaine sur la cloche ; puis, aux valets de pied, leur indiquant la console de gauche.

C’est bien ! posez la cloche sur cette console et rompez ! (Les valets remontent jusqu’à la console indiquée sur laquelle Émile dépose la cloche surmontée de sa gaine, puis les deux valets se retirent. Pendant que le général surveille la manœuvre, Guérissac et Chamerot sont descendus en causant devant le piano. L’Abbé va s’asseoir sur la chaise face au public, près de la duchesse assise elle-même depuis un instant dans la bergère. Conversation générale, brouhaha de voix, la cloche d’un côté et madame Petypon de l’autre font évidemment l’objet des différents bavardages. À ce moment paraissent, venant de la terrasse, la Môme et Clémentine suivies de Petypon. Le Général, redescendant vers ses officiers.) Ah ! voilà mes nièces !

La Môme n’a pas plus tôt paru qu’aussitôt, attirées comme par un aimant, toutes les dames Virette, Ponant, Hautignol,