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le dire, je ne suis pas poète !… ce qui fait que, quand je prends une licence, moi, elle est prosaïque !

Tout le monde rit et le général plus fort que les autres.
Tous.

Ah ! ah ! ah ! ah ! ah !

Guérissac, flagorneur.

Ah ! bravo ! mon général… bravo ! charmant !

Chamerot, même jeu.

Mon général a un esprit !

À ce moment, précédés par Émile, paraissent les deux valets de pied apportant un objet d’assez grande dimension dissimulé sous une élégante gaine de taffetas jaune, sur une petite civière, recouverte de fine lingerie, et dont ils soutiennent les brancards, chacun sur une épaule. Les domestiques viennent se placer au milieu de la scène, deuxième plan.
Le Général.

Ah ! voilà l’objet !

Tout le monde se range.
Chamerot.

Messieurs ! aux champs !

Tous les officiers se mettent en ligne et, le pouce aux lèvres, imitent le clairon.

Ta… tatata, tataire,
Tatata, tatata,
Tatata, tatatata, etc.

Aussitôt la dernière note de la sonnerie, le général, qui est à gauche devant les brancardiers, soulève la gaine qui découvre une admirable cloche de bronze doré, toute chargée de ciselures et de hauts reliefs.