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V

Quelques jours après cette alerte dans les jardins, Blandine se présenta à Kehlmark en train d’écrire, seul dans son atelier.

Longtemps elle avait hésité avant de se résoudre à une démarche qu’elle croyait indispensable, mais dont elle ne se dissimulait point la gravité.

Toutefois, quoiqu’elle souffrît mille morts, elle ne songeait qu’à mettre Kehlmark sur ses gardes, qu’à le prémunir contre les conséquences de sa trop exclusive entente avec ce méchant petit vagabond. Elle se refusait encore à en croire ses oreilles sur l’excès même de cette passion ; elle s’obstinait à n’y voir qu’une toquade un peu inconsidérée, surtout qu’elle connaissait l’exaltation du Dykgrave, la curiosité, l’emportement, la fougue

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