Page:Georges Ducrocq - Pauvre et Douce Corée.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Noël, qu’on chante encore dans nos campagnes et qui se termine par un Gloria vainqueur. Les chants de Noël sont les plus beaux de l’Église. Quand ils passent sous des ogives, ils sont encore plus touchants, mais les entendre à Séoul, dans une cathédrale construite à la française, avec toutes ces ombres blanches qui essayaient de répéter le vieux refrain, il y avait là de quoi nous surprendre et nous attendrir.

L’évêque était revenu cette nuit même d’une grande tournée à cheval dans la province. C’était un de ces hommes rudement charpentés comme on imagine un évêque du moyen âge, fort, infatigable et bon, toujours sur les grands chemins et qui meurent à la peine. Debout devant l’autel, tourné vers les fidèles, il en imposait par sa barbe blanche, ses traits vieillis, une face de saint. Sa grande figure austère rayonnait sous les cierges. Il jubilait de se retrouver dans sa cathédrale, avec son troupeau, dans cette nuit de Noël pleine d’allégresse, qui le payait de toutes ses fatigues.