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jeunes ambitieux coréens passent à l’école étrangère. La Corée est un pays faible, l’étranger y est puissant. Bien que la France n’ait sur elle aucune convoitise, elle y possède une influence par les chemins de fer, les mines, le service des postes : l’école française est donc fréquentée. Les élèves sont des jeunes gens avec la natte ou des pères de famille avec le chignon ; mais, en voyant ces grands garçons qui peinent pour apprendre notre langue, font des dictées, des cartes muettes et plissent leur front pour y faire entrer les noms de nos rivières et de nos départements, il est impossible de ne pas se sentir pris de sympathie pour ces braves gens. Si loin des Gaules, il est doux d’écouter sa « maternelle », même zézayée par un Coréen, et nous avons passé de longues heures dans cette petite école à côté de M. Y, de M. Pak ou de M. Hou qui épelaient de leur mieux l’histoire de France. Il fait bon entendre au bout du monde les noms de Vercingétorix, de Jeanne d’Arc, de Bayard et de Du Guesclin, et sentir qu’un étranger, si différent de nous, s’y intéresse. Sur le tableau noir les Coréens