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et les marmots de la populace s’asseyent sur les bancs de l’école à côté des enfants nobles. Chez les uns l’habit est plus fin, le chapeau plus coquet, chez tous l’ardeur d’apprendre est la même : le respect dont ils voient les lettrés environnés leur fait désirer de s’instruire. Les plus intelligents apprennent le chinois et entreront dans la classe des interprètes, la seconde après la noblesse, les autres trouveront plus tard un passe-temps dans la lecture des romans coréens, mal imprimés sur du papier à chandelles, mais bourrés d’aventures merveilleuses. Aussi la classe est suivie, on la reconnaît au ramage qui s’échappe des fenêtres. Derrière la muraille mince les écoliers chantonnent la leçon ; les voix sont claires, alertes, et si l’on entre, on aperçoit des rangées de têtes éveillées, attentives, des fronts bien doués, des bouches souriantes, des figures qui vivent et qui comprennent. La vieille barbe grise et la paire de besicles qui enseignent semblent n’avoir aucun effort à faire pour jeter le bon grain dans ces petits cerveaux.

Après l’école enfantine, férus de chinois, les