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santé aux vieux Chinois, la vraie richesse de la Corée avec le papier et le riz, et trouver les garçons résolus qui vont la déterrer dans la montagne. Il a l’œil à la fraude, il compte lui-même les sacs et les dollars, il est la terreur des mandarins, il leur fait rendre gorge et il a le talent de remplir les coffres de l’État. Il est l’homme de peine et de ressources, l’argentier de Sa Majesté. Mais dans sa haute dignité il n’a pas dépouillé le vieil homme, l’esprit étroit et buté de l’ignorant ; il outrage l’étiquette, vit dans un taudis, dédaigne les redingotes de soie ; populaire auprès des artisans, il est détesté des gens de cour pour ses mauvaises manières et son inflexible honnêteté. Ceux qu’il démasque cabalent contre lui ; ils avaient réussi à le noircir aux yeux de l’empereur qui l’avait disgracié, mais Y-on-ik est revenu, comme un chien fidèle, se coucher jour et nuit en travers de la porte, attendant le bon plaisir du maître : un jour la caisse s’est trouvée vide et Y-on-ik est rentré en grâce.

Y-on-ik ne mourra pas dans son lit. Il passe cavalièrement dans les rues de Séoul, tout seul,