Page:Georges Ducrocq - Pauvre et Douce Corée.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais le plus désolant, ce sont les jardins autrefois bien dessinés, les pelouses aux belles courbes, les massifs d’azalées, les bouquets de pins, toute la magnificence de ces vieux parcs qui n’est plus soignée. L’herbe étouffe les allées et monte même à l’assaut des murs et la terre disparaîtrait sous une litière de feuilles mortes, si on ne permettait à de petits pauvres de venir les ramasser avec leur râteau d’osier. Il n’y a guère que ces malheureux qui troublent un peu en automne la solitude de ces vieux domaines : le reste du temps, les chevreuils, les écureuils, les aigles en sont les maîtres, et quand l’hiver chasse les oies sauvages, elles viennent s’y abattre. Les faisans y font aussi leur couvée. C’est le paradis des bêtes et peu à peu la nature envahit ce que les hommes délaissent.

Ces parcs avaient de grands étangs, mais les lotus et les nénuphars les ont recouverts. Dans l’un d’eux une île rocheuse et un kiosque ont disparu sous une végétation ardente, les toits de faïence bleue sont cachés sous les feuilles. Un autre a gardé son temple sur pilotis. Une raison