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les acclamations. Rien n’est plus triste que ce perron sculpté où l’empereur apparaissait, maintenant livré aux oiseaux de proie.

La grande salle d’audience résiste à la pluie et au vent. C’est qu’elle est bien bâtie. La pièce est majestueuse, soutenue par des colonnes de bois rouge et couverte avec de grosses poutres entre-croisées, des madriers d’une superbe portée. Entre les poutres chaque caisson est sculpté ; les dragons dorés aux torsades fougueuses et les phénix sont restés intacts. Bien que la salle soit vide, on entre avec respect sous cette architecture de bois et cette belle charpente qui montre naïvement sa structure et sa force.

L’empereur donnait audience sur un trône dont on aperçoit encore l’estrade, entre deux colonnes, sous la plus belle partie du plafond, où deux dragons se livrent un furieux combat. Le paravent est toujours là, il était derrière le trône et cachait sans doute l’impératrice, cette remarquable souveraine qui, étant de la vieille race impériale des Ming, savait gouverner et souffler son bonhomme d’époux.