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Mais la vieille résidence abandonnée, ainsi qu’une autre, plus ancienne, restent propriétés impériales, gardées militairement et forment à l’extrémité de la capitale de beaux coins silencieux. Les palais étaient entourés d’immenses jardins, auourd’hui délaissés et incultes, les kiosques et les pavillons ne sont plus entretenus et le temps achève de les détruire.

L’empereur avait là ses appartements, ceux de ses femmes et de sa domesticité, une petite ville aux ruelles enchevêtrées où se nouaient sans doute beaucoup d’intrigues. On peut encore visiter ces maisons de bambou et de papier, ces compartiments lumineux tapissés de parchemin jaune, fermés par des portes à coulisses où les dames de la cour passaient leur vie. La lumière y est douce et dorée, mais tout de même ce sont des prisons et on comprend que les captives aient égratigné leurs carreaux pour voir un peu ce qui se passait dehors.

Les grandes cours d’honneur semblent vides. Des bornes de pierre indiquaient à chaque classe de mandarins son rang. Ils s’alignaient dans ces vastes préaux où retentissaient, les jours de fêtes,