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Coréens. Ils ont beaucoup vécu dans le rêve, bernés par leurs voisins. N’adoraient-ils pas les étoiles jusqu’au seizième siècle ?

Ils ont en outre une littérature sentencieuse, des proverbes à l’usage de la vie qui dénotent un bon sens moqueur et un esprit ouvert, sans malice, sur les ridicules. La sagesse coréenne n’est pas insipide et plate, elle a des aperçus vifs et courts, elle peint un défaut en trois mots. Les proverbes sont le miroir des races. Ceux de Corée nous montrent un pays pauvre, obligé de compter : « Offrir une poire, à quelqu’un et mendier les pépins », « Je ne veux pas acheter de vin, fût-ce à ma propre tante, à moins qu’il ne soit bon marché » ; un pays de malchanceux : « Si je colporte du sel, il pleut ; si je colporte de la farine, le vent souffle » ; un pays où la misère est sordide : « Quand même la maison serait brûlée de fond en comble, ce serait encore un bienfait que d’être délivré des punaises. »

Le Coréen se garde de forcer son talent : « Si le roitelet essaye de marcher au même pas que la cigogne, il sera vite écartelé. » Il se moque dou-