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poésie nationale, des chansons et des odes en coréen, où il retrouve les événements de sa vie, ses chagrins, ses rêves. Le pêcheur qui revient le soir avec son panier plein de goujons chante :

Comme le soleil couchant
Éclaire l’étang d’une faible lueur,
Je serre ma ligne à contre-cœur
Et je cingle vers le rivage.
Au loin, sur l’écume des vagues
Les fées des ondes passent d’un pied léger
Et les mouettes, repliant leur aile fatiguée,
Tantôt volent, tantôt plongent.
Étalons nos poissons argentés ;
À travers leurs ouïes passons un brin de saule,
Allons d’abord au cabaret
Et puis à la maison.

Un jeune forgeron qui voit son père avancer en âge s’écrie douloureusement :

Cette barre de fer massive,
Je veux l’amincir en fils tellement longs
Qu’ils atteignent le soleil et qu’ils raccrochent
Et l’empêchent de se coucher,
Pour que mes parents,
Dont les tempes commencent à blanchir,
Ne puissent plus vieillir d’un seul jour.

La plupart des chants sont des plaintes d’amour