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grosses tresses et de fleurs, la suprême élégance. La noce passe d’un train si rapide qu’on n’a guère le temps de l’étudier, mais on en reste ébloui. Les demoiselles d’honneur ouvrent la marche avec leur diadème de cheveux et leurs jupes, à l’ancienne mode, si volumineuses qu’elles marchent avec peine, ramassant dans leur petite main tous les plis de leur traîne. Elles sont habillées de soies neuves, cassantes, qui n’ont pas encore pris les plis de leur corps et font beaucoup de bruit et d’embarras, tandis que les vieux habits sont silencieux. On choisit pour ce rôle les filles les plus grandes et les plus gracieuses. Les servantes les suivent avec les cadeaux dans des mouchoirs de soie, puis les enfants qui portent comme des reliques les canards de bois peint, image naïve de la fidélité conjugale. Le petit frère de la mariée vient tout seul, sur un poney qu’il cravache, paré comme un prince, fier comme un roi, persuadé qu’il est le triomphateur du jour.

Le marié arrive derrière, à cheval, au grand trot ; un valet lui tient la bride. Serré dans un étui de soie, les cheveux cachés dans un filet de