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mauvais vent, édifié la chapelle, la tortue de pierre et la tablette où leurs titres et leurs vertus sont gravés en lettres d’or. Les riches sépultures, comme celles du régent ou de l’impératrice, aux environs de Séoul, sont de vraies collines artificielles, isolées dans un beau paysage : à ces morts illustres une vallée entière sert de fosse. Sur le tertre du régent on voit quelques animaux grossièrement ébauchés dans le granit, des poneys et des béliers qui sont là pour nous rappeler que le défunt était fier de son écurie et de son bétail, et des écureuils sur les stèles, comme si ce petit animal de vif-argent défiait la mort. La tombe de l’impératrice est inabordable, elle est entourée de splendides forêts de pins et militairement gardée : on ne peut s’empêcher en voyant le zèle des factionnaires de songer que la pauvre souveraine, assassinée par les Japonais, était moins bien gardée de son vivant.

Le deuil est sévère en Corée et les parents portent plusieurs mois l’habit, le bonnet de chanvre et, quand ils voyagent, un immense chapeau de paille et un écran sur la bouche, car les mœurs