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forme d’éventail, de soleil ou de fleur de lotus, les autres, candélabres entourés d’une gaine de mousseline rouge, taches de sang dans la nuit ; les parents et les amis se distinguent par des lanternes blanches. Toutes ces flammes se rassemblent autour de la maison du défunt. Deux corbillards attendent devant la porte ; le premier est pour la frime, il doit précéder le cortège, amuser le diable en lui jetant de la monnaie de papier d’argent et lui faire prendre une fausse piste. Le second contient le mort plié dans un petit cercueil ; il est pavoisé de bandeaux de chanvre et de guirlandes de papier ; les fils du défunt montent sur ce char à côté de leur père, ils sont habillés de déchirures de ramie, signe de leur chagrin, ils ont du chanvre dans les cheveux, ils agitent des sonnettes, ils poussent d’affreux gémissements et il est de bon ton qu’ils aient l’air hagard. Les pleureurs loués et les amis de la famille leur font écho et le défilé lugubre traverse toutes les grandes rues de la ville, mise en émoi par ce tintamarre et ces flambeaux. Funérailles tapageuses, théâtrales, mais