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du Nord, qui fournit à la capitale ses meilleurs soldats, son mobilier et ses danseuses. Les réceptions du palais, leurs succès, leurs bijoux ne les consolent pas d’avoir quitté leurs montagnes : dans leurs grands yeux de chevreuil, d’une noirceur et d’une langueur admirables, il y a de la mélancolie, leur regard souffre, des pensées tristes tourmentent leur beau front poli. Elles ne s’animent un peu qu’au son des mélodies natales qui leur font oublier les fades compliments des fonctionnaires ; plus d’une alors qui tourne lentement, claquant les doigts, se souvient qu’elle dansait ainsi dans son village pour un petit paysan qui l’aimait et elle donnerait de bon cœur robes, épingles d’argent, boucles de jade pour l’œillet qu’il lui apportait tous les soirs en tremblant.