Page:Georges Ducrocq - Pauvre et Douce Corée.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ser l’eau. Dès qu’une goutte tombe, le Coréen tire de sa poche un cornet de papier dont il se coiffe. Le meilleur abri contre le froid, c’est une bonne cape de papier. Voilà bien longtemps que la Corée excelle dans le parchemin ; autrefois, sous les empereurs lettrés du quatorzième siècle qui faisaient fondre d’un coup trois cent mille caractères d’imprimerie, elle gravait sur des feuilles royales ses romans et ses poésies. Aujourd’hui l’inspiration est morte, les beaux livres sont rares, le papier sert encore aux examens, mais les compositions des candidats sont ensuite passées à l’huile et deviennent d’excellents manteaux contre la pluie. La Chine se fournit toujours de papier en Corée : il en arrive à Che-fou des bateaux pleins pour servir aux paperasseries des mandarins chinois.

Séoul a d’autres métiers curieux : des fabricants de chapelets en grains de lotus, de gourdes en écorce, des émailleurs et de petits orfèvres, mais depuis longtemps le secret de la belle porcelaine est perdu. Bien avant les Japonais, les Coréens buvaient leur thé dans de fines tasses. Ils ont