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le riz. Vers midi les marchands du bazar se font apporter sur un escabeau ces coupes où leur déjeuner fume.

Les marchands de soieries recherchent les cours obscures et les vestibules à l’ombre. Là, dans un demi-jour favorable, ils déploient les tuniques de soie claire dont le bruissement fait tant de plaisir aux femmes, les paletots verts comme des bourgeons d’avril, les jupes bouffantes couleur de groseille, les tissus en fibre de ramie, les mousselines, les gazes et ces coquets bonnets de police, ourlés de fourrure, ornés d’un gland rouge et de larges rubans de soie prune qui tombent jusqu’aux talons, objet d’envie pour les jeunes filles. Ces étoffes ne peuvent rivaliser avec les broderies chinoises ou japonaises, elles ne valent que par leurs couleurs vives, leur fraîcheur campagnarde, elles ont l’éclat des fleurs matinales.

Les cordonniers sont de plusieurs espèces : les marchands d’espadrilles, que les Coréens renouvellent souvent et qu’ils ajustent eux-mêmes au couteau ; ceux qui font la semelle épaisse à gros