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aux chapeaux et son marché aux soies ; aux funérailles des empereurs chaque corporation défile avec sa bannière. Les Coréens réussissent surtout dans la menuiserie : ils s’entendent à construire une étagère ou un coffret, bien ajusté, en bois d’ébène ou de cerisier, à lui donner un vernis rouge, laqué, ou la patine d’un jus de tabac, à l’enjoliver de charnières, de verrous, de plaques de cuivre : l’idée de cacher le trou d’une serrure sous une tortue ou un papillon ciselé est de leur invention. Ils découpent dans les loupes des arbres de beaux panneaux de marqueterie, ils construisent de solides armoires, des coffres pour serrer les habits : les plus ouvragés de ces meubles viennent des provinces du Nord où les qualités paysannes se sont le mieux conservées.

Un pâté de maisons est occupé par les quincailliers. Leurs petites échoppes sont étincelantes, les marmites, les bols, les tasses de cuivre poli reluisent comme des miroirs. Le Coréen aime cette batterie de cuisine clinquante qui lui donne l’illusion d’une vaisselle d’or. On met dans les petits pots les ingrédients qui servent à pimenter