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On flâne beaucoup à Séoul et les rues sont animées. Il y passe des femmes du peuple qui vont au lavoir ou au puits, portant la cruche ou le paquet de linge en équilibre sur leurs beaux cheveux noirs, la taille droite : des jeunes gens tournent la tête pour admirer leur dos cambré ; les marchands ambulants qui vendent des oiseaux, des souliers ou des cordes, les porteurs d’eau, les portefaix, tous ont la balle sur les reins. Les nourrissons sont portés de la même façon par la mère ou la grande sœur et il arrive qu’on les oublie, si le proverbe dit vrai : « Elle fut pendant trois ans à la recherche du bébé qui était sur son dos. » Il passe des marchands de sucre, de couteaux et de lunettes, des cavaliers et des chaises fermées qui contiennent sans doute une femme de la noblesse, des files d’aveugles qui se tiennent par la main, conduits par un enfant, mais les plus nombreux sont les désœuvrés qui baguenaudent, fument la longue pipe, disent bonjour au voisin, se font compliment de leur santé, du beau temps et se pavanent dans un habit neuf ; musards qui tournent autour des sacs de riz et d’orge, s’arrê-