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libre sur cette perruque un chapeau de bambou ou de crin précieux. Leurs femmes s’embarrassent dans de vraies crinolines, leurs jupes remontent jusque sous les bras et leurs gilets couvrent à peine leurs épaules. Elles se cachent la tête sous un grand manteau de soie aux manches flottantes et avancent difficilement, n’ayant ni les bras ni les jambes libres. Mais ce costume oblige à marcher posément, il est d’accord avec le train de la vie, jamais pressée, il a de la couleur, il fait de l’effet et les Coréens n’y renonceront qu’à contre-cœur parce que dans leur pauvreté ils aiment le blanc, la joie des yeux, et que leurs femmes seraient bien inoccupées si elles n’avaient à soigner jour et nuit leur vestiaire. Séoul est une grande blanchisserie où le tic tac des battoirs ne s’arrête jamais. Les femmes travaillent pour que leurs maris resplendissent et ainsi, pensent les Coréens, la vie est bien faite.