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femmes et aux enfants et les préférences des Coréens vont aux couleurs tendres, au bleu de ciel, aux tons saumonés, au gris perle, aux couleurs d’œillet ou de pervenche. S’ils abordent les tons vifs, c’est avec une franchise de campagnards, portés aux couleurs qui chantent, aux vert pomme, aux rougeurs de pêche, aux cerises, à l’abricot. Leurs enfants ont l’air échappés d’un champ de fleurs, au printemps, papillons multicolores qui jettent un rayon de vie au milieu de la foule toute blanche et nonchalante.

Les habits des Coréens ne sont pas pratiques : ils portent de la toile dans un pays où il fait très froid l’hiver, des habits blancs comme ceux des Arabes dans une contrée qui n’est pas le désert. Pour se préserver de la boue ils ont de hautes semelles et des patins de bois qui les obligent à marcher d’un pas de procession. Ils endossent par-dessus l’habit des redingotes en fibres d’ortie aussi déchirables qu’une toile d’araignée ; ils ignorent les boutons et n’usent que de rubans ; ils enferment leur chignon dans des serre-tête incommodes en crin de cheval et portent en équi-