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penté, d’une taille imposante. Les yeux ne sont pas bridés ni perpétuellement enfiévrés ; le front saillant, poli et découvert ressemble au front de nos Bretons, il a les reflets joyeux d’un front celtique ; les visages sont très barbus comme ceux des Aïnos de l’île Sakhalin et ce seul trait suffirait à distinguer un Coréen de ses voisins. Il y a en eux un élément qui n’est ni japonais ni chinois ; ils sont cousins de ces vieilles races sibériennes qui sentent encore le primitif. Leur expression naturelle est placide, ils ont l’œil fin et rêveur, beaucoup de laisser-aller et de bonhomie dans les manières. Leur pauvreté persistante est encore un indice de cette simplicité d’esprit qui leur fait dédaigner la vie moderne : ils ne désirent que la tranquillité.

Leurs femmes sont grandes, élancées, la taille assez ferme pour porter sur la tête de lourds fardeaux, assez souple pour demeurer accroupies de longues heures au bord des fontaines. Leur visage, bien marqué, a souvent une expression de gravité touchante, une sérieuse douceur qui contraste avec l’insouciance des hommes : c’est que