Page:Georges Ducrocq - Pauvre et Douce Corée.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et la ceinture de remparts et de portes monumentales qui les enveloppe ne laisse aucun doute : Séoul est à nos pieds et c’est une paysanne qui ne paye pas de mine. Pourtant les chaumières ont un air bon enfant ; elles annoncent une grande pauvreté, mais ne sont pas tristes. Une lumière extrêmement pure et délicate baigne ce visage de pauvresse et en détaille tous les contours.

Épaisses et basses, les couvertures des toits se recroquevillent au soleil comme des chattes, elles semblent couver de très douces vies familiales ; les rues font des détours capricieux et les angles des logis les font dévier ; quelques grandes chaussées traversent de part en part la capitale et tracent dans les quartiers confus de belles lignes droites. Au-dessus des chaumes ensoleillés, des cours étroites où respirent des pots de fleurs, des ruelles tortueuses, s’élève un nuage léger, tout bleu, qui monte droit, quand la brise ne souffle pas. Les foyers fument, il y a donc des femmes qui les empêchent de s’éteindre et du bonheur dans les maisons.