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Ce fut un cri de joie partout et chacun se prépara à l’assaut. Autant que les richesses espérées, ce massacre attirait les bandits. Il allait enfin débonder leur naturelle violence et leur permettre de se retrouver calmes, un peu de temps, une fois le combat passé.

Adussias s’était mise nue et Pissacier l’imita. Mais son corps tavelé par la cotte de maille n’avait jamais retrouvé son luisant et sa planité de peau. On eut dit qu’elle avait la lèpre. L’équipage, à qui cela répugnait, vint respectueusement postuler Adussias qu’elle fit vêtir sa compagne, dont la tenue manquait d’excitant.

Il y eut là une querelle assez violente qui faillit finir par mort d’hommes. Le bateau qu’on espérait détrousser en profita pour disparaître sans façons.

Ce fut une belle colère lorsque l’équipage, entourant les deux femmes nues, constata en ricanant que l’espoir d’un beau pillage venait de s’évaporer.

Alors on vint demander Adussias avec un air menaçant qui ne présageait rien de bon. Il fallait qu’elle fit mettre aux fers, dans la cale, Pissacier qui portait la responsabilité de l’incident. Adussias comprit que l’aventure diminuait appréciablement son prestige et accorda la demande.

On descendit Pissacier ligotée et qui hurlait des injures espagnoles à foison.

Pour ne rien cacher, lorsqu’ils furent dans la cale où deux anneaux fixés à trois mètres l’un de l’autre permettaient de tenir congrument allongé le corps humain le plus vaste, les trois matelots chargés de l’opération se virent proposer par Pissacier, une chose difficile à décrire, vu qu’il faisait très noir et que pour y jeter la lumière