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exigeants, quoique robustes et tout aussi bon buveurs que les blancs.

Quand on eut visité l’espagnol, la nuit était venue. Le Rouquin fit rentrer ses hommes à bord et on déhala de vingt coudées, en laissant les prisonniers, bien ficelés sur le bateau conquis. On n’amena d’abord sur le pirate que trois femmes fort jolies, des servantes, pour réjouir les combattants heureux.

Les autres, le Rouquin se réservait de les interroger et de savoir si en les déposant sur un îlot désert on ne pourrait pas obtenir avec des lettres une forte rançon si elles apparaissaient de notoriété suffisante.

On pourrait aussi les vendre aux lupanars des Antilles, ou pour faire les servantes dans les auberges à flibustiers.

Toutefois, cela devait être préalablement bien calculé et médité par l’état-major du Saint-Elme.

Toute la nuit les pirates burent et possédèrent les filles. Ce fut charmant. Il y en avait une pour cinq. Les nègres se trouvaient bien promus membres de l’équipage. Mais on leur avait découvert à la dernière, une duègne qui les amusa infiniment. Non point que la dite ne fut piaillante et hurlante à l’idée de réjouir des mâles et même des noirs, mais parce que, son parti-pris, elle se révéla d’une habileté érotique dépassant tout ce que les nègres savaient atteindre, même sous l’éducation des blancs…

La duègne était donc une maîtresse femme en amour et au matin, les cinq nègres dormaient épuisés.

Quant au marquis, homme de précaution et qui pensait avoir beaucoup trop d’ennemis pour qu’on le laissât jouir en paix de la femme à la cotte de maille, il avait